samedi 24 mai 2008

Samedi 17 Janvier 2009. Usage.

L’usage chez Heidegger et Wittgenstein

Organisation : Charlotte GAUVRY

Lieu : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - 17, rue de la Sorbonne. 75005. Escalier C, 1er étage -Salle Lalande

Programme :

Matinée :
9h00 : Remarques introductives

9h15 : Vincent GRONDIN (Université de Montréal - Université Paris 1 - EXeCO) Wittgenstein et la "préhistoire du sens"

10h15 : Jean-Claude MONOD (CNRS – Archives Husserl) Un « pragmatisme ambigu » ? L’' « en tant que » herméneutique au regard des Recherches philosophiques.

11h15 : Pause café

11h30 : Françoise DASTUR (Université de Nice Sophia-Antipolis – Archives Husserl) Langage et métaphysique chez Wittgenstein et Heidegger

12h30 : Pause déjeuner

*
Après-midi :
14h : Raphaël EHRSAM (Université Paris 1 - EXeCO) "La philosophie ne doit en aucune manière porter atteinte à l'usage effectif du langage" (RP, § 124): Wittgenstein et les enjeux de la description.

15h : Jean-Philippe NARBOUX (Université Bordeaux 3) La logique au crible de l'usage : quotidienneté et primitivité chez Heidegger et Wittgenstein

16h : Pause café

16h15 : Charlotte GAUVRY (Université Paris 1 – EXeCO). L'usage recouvre t-il le contexte chez Heidegger et Wittgenstein ? Usage et échec

17h15 : Jocelyn BENOIST (Université Paris 1 - Archives Husserl.) L'usager des signes

18h15 : Clôture de la journée


Argument :

Le XXe siècle philosophique se distingue par un intérêt accru pour les pratiques et les usages du monde. Nous entendons alors interroger la notion centrale d’ « usage » par une confrontation entre l’acception heideggérienne de la notion - telle qu’elle est travaillée jusqu’à Sein und Zeit - et celle de la pragmatique de Wittgenstein.

Du Tractatus logico-philosophicus aux Philosophische Untersuchungen, Wittgenstein défend avec constance la thèse pragmatique que tout acte de langage est tributaire de la manière dont on en use. L’ « usage », inscrit dans le monde, est l’instance ultime de la détermination du sens et de son contexte. C’est cette prévalence que l’on pourra analyser et interroger.

Un recours prudent aux analyses phénoménologiques du premier Heidegger s’avère alors fécond. Sein und Zeit témoigne certes du rôle déterminant de l’ « usage » dans la constitution des contextes et du sens. L’œuvre s’affirme comme une analytique de la quotidienneté ancrée dans le monde. Cet ancrage est bien plus pragmatique que spatial : l’ « in-der-Welt-sein » est une pratique du monde, son commerce (« Umgang »). Le sens lui-même est construit par l’ « usage » : loin d’être référentiel, il est travaillé par ses structures de renvoi. Pour autant, restent de cruciales divergences avec l’acception wittgensteinienne. Cet « usage » heideggérien est d’emblée posé comme catégorial et comme déterminé par et pour le Dasein. Dès le §9, la catégorie de la Zuhandenheit : de l’ « être-à-portée-de-la-main » le recouvre. Un tel « usage » est formel et, en un sens, transcendantal. La divergence avec l’acception wittgensteinienne est ici irréductible. Elle est à travailler.

La confrontation de la pensée de Wittgenstein aux cours antérieurs à Sein und Zeit, antérieurs à la conception de la figure du Dasein, s’avère alors pertinente. L’analyse de la facticité des premiers cours de 1919-25, marquée par l’herméneutique de Dilthey et par la philosophie bergsonienne de la vie, présente l’avantage certain d’interroger les éventuelles déterminations de la notion d’ « usage » sans recourir au postulat d’une détermination apriori ou conventionnelle. On analysera alors ces premiers cours : la refonte du concept husserlien d’intentionnalité sous le couple conceptuel « Bezugssinn/ Vollzugssinn », la reformulation de la notion de « contexte » par la triade « Umwelt/ Mitwelt/ Selbstwelt » pour interroger la notion wittgensteinienne d’ « usage » et ses potentielles limitations, par le réel, par la vie ou par la nature.

Aucun commentaire: